Le gouvernement et certaines composantes de l’actuelle majorité ont du mal à supporter toute critique si fondée soit-elle. Le président du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, Driss Lachguar, n’a pas manqué de le mentionner lors de la séance des questions orales du mardi 6 mai.
Il a tenu à rappeler une évidence que ce gouvernement et sa majorité semblent méconnaître ou omettre. « Si le Parlement existe, c’est pour contrôler l’action du gouvernement et non l’inverse ». C’est en fait une aberration, a-t-il précisé, que de voir ce même gouvernement en référer aux précédents chaque fois qu’il a à affronter des questions pertinentes et donc, pour lui, délicates. Tout en affirmant que le peuple marocain avait, à travers les élections législatives qui ont eu lieu par le passé, participé au contrôle de l’action des gouvernements successifs, Driss Lachguar a souligné : « Nous ne tolérons pas que ce sujet soit évoqué chaque fois que l’opposition s’acquitte de sa mission de contrôle de l’action gouvernementale ».
Pour sa part, Rachida Benmassoud s’est interrogée à propos des réalisations gouvernementales concernant la scolarisation des jeunes filles en milieu rural à la lumière des nombreux problèmes qui ont conduit celles-ci à abandonner leur scolarité. Elle s’est également demandé pourquoi l’Exécutif n’a pas mis en application les promesses contenues dans la déclaration gouvernementale et concernant la scolarisation annuelle d’un million d’élèves ainsi que l’alphabétisation de 2 millions de Marocains. Après s’être demandé si les jeunes ont profité eux aussi de ce processus, elle a affirmé que la non opérationnalisation de ces promesses constitue une grande entrave au développement.
Un fait marquant à relever lors de cette séance, c’est la question posée en tarifit par Mohamed Aberkane à Lahcen Daoudi qui, lui aussi, a préféré répondre en tarifit. La question du parlementaire du Groupe socialiste portait sur les souffrances de nombreux citoyens en raison du déficit en infrastructures médicales et en ressources humaines. Ces propos ont été confirmés aussi par Lahcen Bounouari. Mohamed Abberkane a indiqué qu’il urge de doter la ville de Nador d’une université indépendante de celle d’Oujda.
Par ailleurs, Mohamed Amelal a souligné que le gouvernement est appelé à construire davantage d’établissements de Dar Taliba pour lutter contre l’abandon scolaire dans le milieu rural et à restaurer des salles de classe à même d’améliorer les conditions de scolarité, particulièrement des jeunes filles.